13 juin 2021

Tintin et le monde arabe: voyage au pays des clichés? (introduction)

Georges (Prosper) Rémi: çà vous parle?

Si je vous dis: GR et vice versa RG, vous pensez à... bien sûr Hergé!

Et si je vous dis : faisant partie du top 10 des BD les plus vendues au monde (220 millions d'exemplaires), quel héros belge, jeune reporter en culotte de golf et à la houppette blonde (d'ailleurs je me demande toujours comment lui est venu cette idée de tenue...) qui a bercé notre enfance, nous a fait voyager, nous a appris des insultes imprononçables et indice bonus: le héros éponyme aura valu son surnom au papa des Miettes (Tintoune NDLR)...

Vous pensez à ... bien sûr Tintin! Bon en même temps, c'est dans le titre et les bons profs vous ont toujours appris à lire le titre (n'est-ce pas maman, que disait ton prof de latin? Le titre est la clé de la version...). Je m'éloigne, je m'évade, et c'est exactement ce que l'on fait avec Tintin! Comme tout bon reporter il voyage et il emmène ses lecteurs avec lui, et c'est bien là la fonction première de la BD: s'évader de son quotidien. 

Hé bien devinez quoi? Encore une fois, si vous avez lu le titre vous savez, Tintin est venu en Arabie avant nous!! Peut-être était-il le 1er européen à pénétrer dans ces contrées lointaines...?


illustration tirée du blog tintinomania.com

J'ai eu beau lire et relire les albums, je me suis aidée de 2 sources pour écrire cet article: un blog tintinomania.com et un livre "Le monde arabe dans les albums de Tintin" par Louis Blin (véritable tintinophile mais surtout historien, ancien consul général de France à Alexandrie puis à Djeddah en Arabie, rien que çà!).

Sur les 24 histoires de Tintin, pas moins de 4 se déroulent au Moyen Orient:

- Les cigares du pharaon (1934): principalement en Egypte et dans le désert

- Le crabe aux pinces d'or (1941): Tintin rencontre le capitaine Haddock et ils manqueront de mourir de soif dans le désert marocain

- Au pays de l'or noir (1950): en Arabie khémédite où règne l'émir ben Khalish Ezab, un prince digne des émirs du golfe persique et des dynasties d'Arabie saoudite. Hergé est probablement le 1er à utiliser cette pour désigner l'orient arabe qui était encore dans les années 1930 une zone de production relativement marginale

- Coke en stock (1958): qui traite du trafic d'esclaves dont étaient victimes les pèlerins de la Mecque

Le monde arabe tient une place prépondérante dans les aventures du journaliste à la houppette, c'est même son terrain de jeu préféré si on s'en réfère au nombre de pages où il sert de décor à l'intrigue. Et pourtant Hergé ne s'y est jamais rendu! Ce qui explique sans doute les clichés dont l'auteur se sert pour dessiner son décor. 

On retrouve les éléments architecturaux typiques comme les minarets ou les portes rondes (NB: le seul site identique à l'original est la khazneh de Pétra en Jordanie au détour d'une case dans Coke en stock), le désert bien sûr, celui avec le sable, les oasis et les chameaux, mais aussi le désert au sens littéral car Hergé décrit souvent les contrées arabes marquées par le vide et les étendues infinies aux couleurs blondes.

Est-ce que les 1ères impressions en arrivant dans ce pays sont le reflet des dessins de Hergé? 

Est-ce là l'idée que vous vous en faites?






Mais il y a encore tellement de choses à dire, tellement de thèmes à aborder... Ha ... vous pensiez que Tintin n'était qu'une simple BD... attendez de lire les prochaine articles et vous vous surprendrez à lire ou relire ces albums avec un autre oeil.