Comment se passe la vie quotidienne dans le désert?

Bonjour à tous, nous voici en direct du désert...

Bon çà c'est l'image que tout le monde a de l'Arabie saoudite. Non, on ne vit pas sous une tente, oui on a des magasins, non on ne se déplace pas à dos de chameau... 

Il est vrai que la vue du hublot depuis l'avion c'est çà, 

il est vrai que les abords de route et d'autoroute c'est çà,

il est vrai qu'il n'y a pas si longtemps les saoudiens étaient principalement des bédouins, un peuple du désert. Mais depuis un peu moins d'un siècle, l'urbanisation et la modernisation sont allées à vitesse grand V! 

Nous sommes ici depuis 3 mois et l'adaptation est facile. On a réussi à trouver un mode de vie inspiré de notre vie française mais adapté au pays. 

Comme dans tous les pays du sud, où la chaleur peut être importante, la vie est organisée en fonction du soleil, personnellement je l'appelle Alfred. Ici il se lève tôt mais se couche tôt. Les saoudiens s'animent à la tombée de la nuit, quand les températures redeviennent clémentes. Il n'est pas rare de les voir pique niquer dans le noir, jusque 11h/minuit, même avec les enfants et même en semaine. Séb me rapporte, qu'en tant que DRH, il est difficile d'établir des horaires de travail... Les horaires des magasins suivent eux aussi le rythme solaire, il n'y a donc rien d'étonnant à faire ses courses jusque 2h du matin! 

Le shopping est l'activité principale des saoudiens. Il faut reconnaître qu'avec le climat, leur mode vie, leurs tenues, les activités sportives par exemple, s'avèrent compliquées. Il est plus aisé de déambuler dans un mall (centre commercial) climatisé. La ville de Khobar est d'ailleurs assez réputée pour ses malls; vous avez la choix parmi plus d'une dizaine. Des navettes sont même organisées toutes les semaines depuis Jubail à 1h15 de route.

Autre différence par rapport à la France à laquelle il faudra se réhabituer une fois rentrés, les week ends sont différents. La semaine se termine le jeudi soir pour reprendre le dimanche matin. Notre dimanche correspond à leur vendredi, tandis que le samedi est notre dimanche... Vous m'avez suivie? Le vendredi est jour de prière, c'est donc un jour plus calme, les magasins n'ouvriront que vers 4h. Hé oui, ici, tout est ouvert 7j/7 et à des horaires étendus.

Par contre, il ne faut pas oublier un détail: la prière. En effet, au moins 3 fois par jour, une grande partie des magasin ferment pendant 30 à 45 mns. La journée est rythmée par l'appel à la prière 5 fois par jour, du lever au coucher du soleil. Le chant du muezzin fait partie de l'ambiance locale, je pense même que parfois on ne l'entend plus. L'astuce est de charger l'application pour vous permettre de checker les horaires. 

 

Les différentes prières

La prière du matin (fajr), s’effectue aux premières lueurs de l’aube et se termine à l’apparition de la première partie du soleil. Une confusion se fait souvent entre l’aube « trompeuse » et l’aube dite « véridique ». La première offre des lueurs verticales qui ne couvrent pas l’horizon, puis la nuit revient ensuite. L’autre forme une lueur blanche qui couvre l’horizon du nord au sud, et ne s’efface que lorsque le soleil se lève.

La deuxième prière (dhohr) se pratique à la mi-journée. Elle débute quand le soleil a dépassé son zénith et s’oriente vers la direction du couchant. Sa période se termine lorsque l’ombre d’un objet mesure la même taille que l’objet lui-même.

La prière de l’après-midi (‘asr) commence à la fin du temps de Dhohr et dure jusqu’au coucher du soleil. Sa fin se calcule lorsque l’ombre de l’objet fait désormais deux fois sa propre taille.

Lors du coucher de soleil, et lorsque le disque solaire a totalement disparu de l’horizon, la quatrième prière (maghrib) commence. Elle se finit quand il n’y a plus aucune lueur rouge.

Et enfin, la dernière prière (‘ichâ) se termine au commencement de l’aube. Et ainsi de suite

Extrait d'un article de Ca m'intéresse

Quand nous sortons, nous portons toujours l'abaya, même si celle-ci n'est plus obligatoire, une très grande majorité d'expatriées la porte, et il me semble tout à fait normal de se conformer à leurs coutumes. J'écrirai très prochainement un article sur les tenus vestimentaires pour vous en dire un peu plus.

J'essaie de vous imprégner un maximum de la vie des ce pays mystérieux, mais qui n'est pourtant pas si différente de notre quotidien occidental, mais si vous avez des questions, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire, et pensez à le signer pour que je sache bien qui j'ai l'honneur et le plaisir de lire...

On me dit dans l'oreillette qu'une interview avec les miettes est prévue prochainement, stay tuned...

Special guest: Séb pour une interview exclusive

 

Un an... Ca fait déjà un an que Séb est arrivé sur place pour sa 2ème expatriation en Arabie saoudite, avec 2 valises, la motivation, des voyages plein la tête et un calendrier pour décompter les quelques semaines avant l'arrivée de ses princesses... Bon çà c'est une autre histoire. Les valises sont posées, la motivation est bien là, les princesses sont enfin arrivées (moins rapidement qu'à dos de chameau), les projets de voyages sont reportés...

C'était donc l'occasion de faire un retour sur expérience.

Tu avais déjà passé un an et demi lors d'une 1ère expatriation en 2011, mais sans la famille, quand ton employeur t'a proposé un nouveau contrat, qu'est-ce qui t'a donné envie d'y retourner, car la destination reste énigmatique?

J'avais envie de faire découvrir à ma famille l'expatriation pleinement (NDLR en 2011, la famille était restée en France et il faisait des rotations de 2 mois en Arabie - 1 semaine en France), de partager avec elles l'expérience de la vie à l'étranger mais qui ne sont pas des vacances, se détacher de ses racines, rencontrer différentes cultures car ici, on est est confronté à 30-40 nationalités, rien ne ressemble à chez nous.

Et au niveau professionnel?

J'avais envie de revivre une ambiance plus fraternelle et solidaire, les expats vivent les mêmes "galères": au niveau administratif, au niveau de la langue, la culture est différente et donc la communication , les négociations sont différentes, on se sert les coudes. En France, c'est beaucoup plus individualiste. J'ai retrouvé d'anciens collègues ou connaissances qui ont bien évolués, c'est très agréable pour un DRH. Et puis, ne nous le cachons pas, l'aspect financier est intéressant. 

As-tu remarqué des changements par rapport à 2011?

Oui! en plus de l'ouverture notoire du pays, j''ai constaté une modernisation du pays, beaucoup de process sont automatisés comme à l'immigration, pour les iqamas (NDLR visa de résident, je vous renvoie à un précédent article), et surtout on voit de moins en moins de militaires et les mutawas, la police religieuse, ont disparu. La vie est beaucoup plus agréable au quotidien. J'ai remarqué aussi qu'il y avait beaucoup moins d'expatriés western, notamment d'américains. Avant, on ne voyait qu'eux en faisant les courses à Carrefour par exemple, maintenant on fait figure d'exception.

Un an après, as-tu des regrets?

Des regrets? non, mais de la frustration due à la situation sanitaire actuelle: la famille est arrivée tard, après de longs mois de séparation et d'incertitude quant à leur venue, on ne peut pas voyager ou visiter comme prévu, nous avons du annuler des vacances, des voyages qu'on avait l'occasion de faire en étant dans cette partie du globe...

Qu'est- ce qui te manque le plus?

Le whisky! (rires) en fait ça va, on arrive même à se faire des bons petits plats et j'ai oublié le goût du saucisson. On attend quand même la réouverture de Bahrein.

plus sérieusement, au niveau professionnel, le rythme: ici il faut 1 semaine pour avancer sur un dossier qui prendrait une demie journée en France, ça demande beaucoup d'énergie. Tout est très administratif, très procédurier, très hiérarchisé.

Alors France ou expatriation?

Sans hésiter, expatriation! et pourquoi pas une autre région du golfe mais un peu plus libre comme Abu Dhabi par exemple.

Et maintenant que vous êtes réunis à 5, combien de temps resterais-tu en Arabie?

Sans la COVID, autant que possible. 

Alors c'est vrai qu'on y prend goût à l'expatriation?

Oui!! Certes il y a des inconvénients comme les tracasseries administratives pour l'immigration, pour avoir son visa, etc... sur le papier, çà prend 10 jours, en réalité, c'est 10 mois et encore en connaissant les bons filons, les bonnes personnes. Mais il y a tellement d'avantages: on a plus de temps pour profiter de la famille, on est libéré de contraintes logistiques, et surtout tout est une découverte. C'est une expérience réellement enrichissante pour tout le monde.

Quels conseils donnerais-tu pour quelqu'un qui pense à l'expatriation?

Surtout d'avoir une bonne agence pour les papiers et d'appeler un expat sur place pour t'expliquer la réalité, çà te permettra de ne pas faire de scénario trop optimiste quant à l'obtention de ces papiers. Et profiter d'être sur place pour voyager, certes çà peut coûter plus cher, mais on gagne plus.

 Il faut pro-fit-er !

Résolutions : vision 2030

Ha les débuts d'année et son lot de bonnes résolutions...

Le royaume d'Arabie saoudite a lui aussi une liste de bonnes résolutions: un changement sur le long terme initié par le roi Salman bin Abdulaziz Al Saud  et dirigé par le prince héritier Mohammed Bin Salman Al-Saoud. 

Vision 2030 est un plan de développement de grande envergure qui a été mis en place en 2016 dont le but est de diversifier l'économie pour se détacher de l'emprise pétrolière et trouver des solutions pour la population jeune très impactéêe par le chômage. Cependant, les enjeux ne sont pas uniquement économiques, c'est tout un mode de vie, riche de traditions et de croyances religieuses, qui va être chamboulé. Le pays s'ouvre et nous avons la chance d'assister à cette conversion.

Il s'agit de mettre en place un équilibre budgétaire par le biais de privatisation (comme pour les pèlerinages du Hajj et du Umrah), par des partenariats stratégiques avec des pays comme l'Allemagne, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la Chine et même la France (une nouvelle opportunité pour nous aussi)... et par un développement industriel (l'objectif est de devenir un hub logistique entre les 3 continents: Afrique, Europe et Asie). Les saoudiens se mettent au travail, ici les entreprises cherchent une parité saoudiens/expatriés. 

Cette réforme porte aussi sur l'amélioration du cadre de vie et l'affirmation de l'identité nationale : de gros budgets sont alloués pour une réforme de la santé, des actions sont mises en place au niveau du logement notamment pour l'accessibilité à la propriété, la préservation des ressources naturelles, le développement de l'emploi des femmes, le tourisme. Les dirigeants souhaitent améliorer la qualité de vie des saoudiens, l'objectif est même d'inscrire au moins 3 villes dans le Top 100 des villes les plus agréables à vivre!

C'est un projet très ambitieux qui met à contribution tout le peuple saoudien: après avoir profité de la manne du pétrole et des autres ressources naturelles de leur sous-sol, ils doivent devenir acteurs de leur futur, avec l'aide d'Allah. Ils y travaillent activement, partout le pays n'est que construction, et ce n'est pas la place qui manque! ni les ressources financières, ni la fierté et la détermination d'y arriver! ils ont tout pour réussir.

vision 2030 (cliquer sur le lien pour découvrir le document officiel)

Dans ce document qui détaille tout le programme élaboré par les dirigeants du royaume, vous verrez p45 une photo de la cité industrielle de Jubail où travaille Séb, et vous remarquerez aussi une photo d'une femme qui travaille mais qui ne porte que le hijab et non le niqab qui lui couvre le visage...

Une chose est sûre, le pays, les mentalités changent, très vite, l'occasion de montrer un nouveau visage du royaume d'Arabie saoudite, et pour les autres l'occasion de changer d'opinion sur ce pays qui n'inspire peut être pas, et pourtant... et c'est bien tout l'intérêt de ce blog.

En tous cas, les miettes et moi même on ne s'est jamais senti autant en sécurité que dans les rues saoudiennes ! déja un bon point pour une femme!

Zoom sur l'école

 C'est la rentrée!

Le système éducatif saoudien est assez similaire au nôtre et il y a une nette amélioration dans la scolarisation et la qualité de l'enseignement. On trouve des écoles publiques, réservées aux saoudiens, des écoles privées ouvertes aux expatriés mais dont les cours sont dispensés en arabe et des écoles internationales. Les miettes sont scolarisées au Lycée Français International de Khobar (LFIK pour les intimes). Il y a 2 autres écoles françaises dans le royaume à Riyadh et Jeddah,  et nous avions la chance d'en avoir une pas trop loin de Jubail où travaille Séb (bon 1h30 de route quand même), mais çà permettait aux 3 miettes de ne pas prendre de retard dans leur scolarité en vue d'un retour en France, surtout pour les classes à examen pour Héloïse (1ère) et Zoé (3ème). C'est la raison du choix du compound de Nesma qui est attenant au Lycée: 1mn 30 pour aller en cours, idem pour le sport et la piscine qui est celle du compound pour les cours de natation. 

Il y a de plus en plus d'universités, surtout dans les domaines techniques et médicaux, même si les saoudiens continuent encore d'aller étudier au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou au Canada, voire même en France, où la qualité et la renommée de l'enseignement n'est plus à faire. Là encore, nous pouvons nous rendre compte que nous sommes privilégiés de venir d"un pays comme la France... Et c'est pour cette raison qu'il faudra malheureusement penser à un retour en France dans l'été 2022, après le bac d'Heloïse pour qu'elle puisse entreprendre ses études de médecine.

Le LFIK compte 581 élèves de 22 nationalités différentes! Il dispense un enseignement de qualité avec des professeurs très investis. Malheureusement nous sommes en période de pandémie... ce qui signifie cours sur zoom depuis mars 2019, pas de voyage à l'étranger comme habituellement (New York, Espagne, Londres, Paris, Yale, Egypte, La Réunion, Inde ...), et comme salle de classe la chambre depuis plusieurs mois... Heureusement, la lumière est là dès le matin grâce au soleil qui se lève tôt et les réseaux sociaux leur ont permis de se faire des amis, même depuis la France, avant notre arrivée.

Le LFIK a été très réactif à l'annonce du confinement. Les cours n'ont jamais été interrompus, ce qui n'est pas le cas de toutes les écoles dans le pays, même pendant des menaces d'attentat, qui est un élément minime mais que les autorités saoudiennes ne prennent pas à la légère. Résultat: une scolarité qui se poursuit, aucun retard dans les programmes, même si le rythme est assez fatiguant pour les élèves comme pour les profs (et pour les mamans qui ont les enfants toue la journée à la maison ... hi hi hi... mais non mes petites miettes je suis contente de vous avoir près de moi, enfin je n'ai pas le choix...). Le plus difficile restera le passage des examens mais croisons les doigts et espérons que 2021 prendra de bonnes résolutions...

The Edge of the World

 L'Arabie saoudite est décidément un pays étonnant ! En parcourant à peine 100 kms, on trouve des paysages époustouflants! 

Dans le désert rocheux au Nord Ouest de Riyadh, The Edge of the World nous offre une vue infinie sur l'horizon...

Bien qu'accessible par ses propres moyens comme nous l'explique Blue Abaya dans son guide (www.bluebabaya.com), nous avions fait le choix de prendre un guide riyadhikking et nous n'avons pas été déçus. Le tourisme commence à se développer (même si pour l'instant ce sont surtout les saoudiens et les expatriés qui en profitent), les tour operator se multiplient: Le blog de voyage d'Ellie thewanderingquinn vous recense quelques bons plans.

Pas de bla bla inutile dans cet article, pouvez plutôt vos yeux, ça vaut tous les mots...

Après une petite heure de route, 

supermarché local

le guide fait une halte dans un village ancien en rénovation 

chaque porte a une histoire, une signification

Puis c'est parti pour 45 mns de piste rocailleuse au milieu de nulle part

et ...........

autrefois c'était un océan...

Finir l'année ainsi... nous sommes privilégés...

Seul petit bémol, la quantité de déchets en plastique jetés n'importe où...

Au revoir 2020...