30 mai 2021

Expatriée: bien intégrée? la curiosité c'est la clé!

J'ai été contactée, par le biais des réseaux sociaux, par une étudiante de Dauphine qui, dans le cadre de son master RH, écrit un mémoire sur l'expatriation des femmes et souhaitait en savoir plus sur mon expérience en tant qu'expatriée dans un pays traditionnel.

J'ai d'abord trouvé normal de l'aider, puis en y réfléchissant j'ai réalisé que je ne m'étais jamais vraiment posé la question de l'intégration au quotidien, l'intégration culturelle et l'intégration en tant que femme dans ce pays un peu "particulier" qu'est l'Arabie saoudite. 

Et que je ne réalisais toujours pas vraiment que j'avais déménagé dans un pays étranger... Si on ne se pose pas la question c'est que c'est facile, que çà semble naturel, que je suis intégrée?... n'est-ce pas?

Il y a le rêve américain, l'eldorado espagnol mais on pense moins à l'aventure saoudienne. Est-ce qu'il est plus facile de s'expatrier dans un pays où la culture ressemble à la nôtre? ... Honnêtement je ne sais pas et je n'en suis pas sûre, même si l'idée semble plus attrayante. Ceci dit, l'adaptation ne nous a pas semblé si brutale. Et pourtant, tout est différent: le climat, la culture, la religion, la langue bien sûr, le mode vestimentaire, etc... Grâce à l'internationalisation et le partage des données, nous avions déjà tout çà en tête et c'était plutôt l'impatience qui dominait, l'impatience de découvrir, la chance de voir de nos propres yeux, de poser le pied et ses valises dans un pays encore fermé jusqu'à il n'y a pas si longtemps.

En fait, on vit sa vie et l'adaptation vient au fur et à mesure. On s'accommode des petites différences avec notre pays d'origine. Mais surtout on prend conscience qu'on n'est pas là en tant que touriste, qu'on ne repart pas demain et qu'on va pouvoir encore en découvrir encore plus.

La curiosité c'est la clé...

Il faut essayer de tout voir avec des yeux d'enfants...

Et il faut aussi faire l'effort, avoir l'envie de s'intégrer dans ce pays qui nous accueille pour quelque temps. Le jeu en vaut la chandelle. Le "séjour" en sera plus agréable, on prend conscience que finalement tout n'est pas à jeter en France mais aussi qu'il ne faut pas se baser que sur les clichés. On enrichit notre mode de pensée, notre mode de vie et qui sait on repartira peut-être en France avec un héritage saoudien dans nos bagages.

Alors bien intégrés? 

oui et non

On emporte toujours avec nous un peu de notre mode vie et le secret c'est un savant mélange des 2 cultures, un mariage mixte en quelque sorte. La particularité de vivre en compound nous confère un statut de privilégié mais nous éloigne de la vie saoudienne, c'est une sorte de sas, de transition, mais qui génère aussi une sorte de frustration de ne pas pouvoir s'immerger plus, cependant, cela est dû aussi à notre religion...

Heureusement les miettes ont des amis qui vivent ici depuis très longtemps (parfois même qui sont nés ici) et qui sont de confession musulmane qui leur ont partagé des pans de leur vie traditionnelle notamment Héloïse qui a été invitée à partager l'Iftar, le moment où on casse le jeûne pendant le ramadan. Elle a eu la chance de partager ce moment traditionnel fort.

Donc, même si nous n'avons pas radicalement changé de mode de vie, nous nous sommes adaptés et bien intégrés. L'Arabie est un pays avec une tradition cultuelle et religieuse forte, nous continuons donc à découvrir certaines choses, nous posons des questions, nous observons; heureusement les saoudiens sont habitués à vivre avec des expatriés (nous sommes la touche de couleur et d'exotisme dans cet univers uniforme) et surtout ravis de faire découvrir leur mode de vie et leurs traditions, je dirai même flattés que des occidentaux soient curieux de les découvrir. Faisons un pas vers eux, ils feront un pas vers nous et vice versa.

La curiosité c'est la clé!

Pour répondre à la question: intégrés dans le quotidien, oui (avec le port de l'abaya, les horaires de prières et l'incidence sur la vie quotidienne, l'adaptation au climat), intégrés culturellement, pas totalement car notre différence de religion présente un frein, intégrée en tant que femme, oui mais en ayant conscience que les standards ne sont pas les mêmes que chez nous.

Prochaine étape dans l'intégration: l'apprentissage de la langue! Je débute les cours d'arabe jeudi...







9 mai 2021

miettes mum en expatriation : ce qui nous manque? ou pas...

Revenons sur l'expatriation...

Cette tranche de vie où tu quittes ton pays, tes racines, ton quotidien, ta famille, tes amis, ton mode de vie, ta langue, tes habitudes, etc... Bien sûr, au début il y a eu quelques questions, souvent induites par notre entourage: est-ce que c'est le bon moment? est-ce vraiment une bonne opportunité? et ce pays c'est une bonne idée? et toi, que vas-tu faire de tes journées, c'est dommage tu venais juste de te remettre à travailler? ...

Heureusement, l'aventure nous tentait déjà depuis longtemps.

Heureusement, Séb connaissait déjà le pays.

Heureusement, mon rêve a repris le dessus.

Heureusement, les miettes sont des aventurières.

Heureusement, on a pu en discuter avec des amis qui avaient connu l'expatriation et qui ont achevé de nous mettre des étoiles dans les yeux.

Malheureusement, on est en temps de pandémie... on fera avec, de toutes façons il n'y a pas une région du globe qui ne soit pas impactée, et en fin de compte, on peut dire heureusement on est dans un pays qui gère bien cette crise. On est même plus chanceux d'être ici plutôt qu'en France.

Bien sûr c'est une opportunité professionnelle pour Séb, quant à moi c'est une opportunité personnelle. Je reste l'épouse et la maman mais il faudra faire preuve de curiosité et de respect afin de tirer le meilleur parti de l'expérience. En effet, on peut choisir de rester en retrait, la vie en compound s'y prête bien, ou essayer de s'intégrer. J'ai envoyé quelques CV, eu un entretien au Lycée français mais ce n'est clairement pas le pays où je vais booster ma carrière...

Bon, on ne va pas se leurrer, comme toute expérience il y a des points positifs et des points négatifs, et il y a bien sûr quelques aspects de notre vie française qui nous manque... ou pas. Essayez de vous imaginer...

Si j'avais écrit cet article il y a une semaine, pour commencer la liste de ce qui me manque j'aurais dit la mer... Mais depuis on a eu la chance de découvrir et de pouvoir devenir membre (he oui ici la plage ça se paye) d'une plage privée. (vous l'avez découvert dans le post précédent). La seule différence, c'est qu'il n'y a pas de marée: quand on est née à Dunkerque, qu'on a passé toutes ses vacances sur la Côte d'Opale et qu'on habitait près de Pornic à 500 m de l'Océan Atlantique, çà change mais çà reste la mer. Ici la mer est transparente et chaude, presque trop. J'en profite pour apporter une petite précision: ici on ne dit pas le Golfe Persique mais le Golfe Arabe.


vous le voyez le poisson? 
et là vous les voyez les gros poissons?

Certains vont y penser tout de suite: oui le petit verre de vin du week end peut nous manquer (d'autant plus qu'avec le COVID, nous n'avons pas la possibilité pour l'instant d'aller à Bahrain où l'alcool est autorisé dans certains endroits), les boulangeries,  le sport en extérieur me manque, une certaine liberté, le fait de ne pas conduire aussi...  les "cachou" me manquent (je suis en cure de désintoxication...), il n'y a pas de magasin de DIY (mais on trouve quand même des petites choses), j'ai du mal à trouver du tissu et du fil pour coudre, et l'électroménager est plus qu'archaique (ha ma plaque à induction, mon four à chaleur tournante, ma machine à laver efficace...). Le plus drôle c'est que ce sont les mêmes appareils qu'aux Etats-Unis où ils ont quelques décennies de retard et pourtant en France, beaucoup rêvent d'un frigo américain qui est hyper moderne...

Mais encore la propreté dans les rues, un certain sens de l'écologie (ils ont encore des sacs plastiques dans les supermarchés, ne comprennent pourquoi il faut économiser l'eau et ne connaissent pas grand chose au recyclage...), l'éducation des enfants et la politesse (les français sont réputés pour être très polis...).

Alors on apprend à se débrouiller, à trouver des alternatives, à fabriquer ce qu'on ne trouve pas comme le pain, on apprend aussi à s'en passer, à patienter jusqu'à un prochain retour. Mais une chose est sûre, on est loin d'être malheureux, on est même privilégiés et le jeu en vaut vraiment la chandelle. 

Enfin, il y a ce qu'on ne peut pas remplacer: la famille et les amis. Par contre, on découvre d'autres moyens d'être proches, on se rend compte que l'adage "loin des yeux, loin du coeur" n'est pas toujours vrai et on sait déjà que les retrouvailles seront encore plus intenses... Et nous avons la chance de faire connaissance avec d'autre amis: on verra comment cet adage fonctionne dans l'autre sens...

Et vous qu'est-ce qui vous manquerait le plus? 

Ou pas? (comme cette propension typiquement française à tout contester, cette morosité ambiante...)

N'hésitez à partager en commentaire







2 mai 2021

Vacances de printemps saoudiennes avec une pointe d'expat: street art à Khobar, ULM, quad et plage



Chouette c'est les vacances!

ho non..., on est en période de pandémie et de Ramadan... les déplacements et les activités vont être limités.

Mais, on peut toujours trouver des astuces et des alternatives.

D'abord, on se met à l'heure saoudienne et on vit la nuit: shopping à partir de 9h du soir (ici on ne dit pas 21h). Direction H&M (pour l'instant le seul endroit où on a trouvé des maillots de bain 2 pièces), Jarir Bookstore (l'équivalent FNAC ou Furet) et petite ballade dans des endroits insolites de Khobar.

Tout d'abord direction le quartier historique de Bayooniyah où on peut admirer depuis 2018 le travail de 20 graffeurs saoudiens. Dans un pays où tout n'est que couleur sable, même les maisons, où tout est uniforme (pas de graffitis comme en France), cette exposition à ciel ouvert étonne et mérite le détour. Ce projet a été organisé par l'artiste Madawi bint Mansour Albaz, avec le soutien de la princesse Abeer bint Faisal A-Saoud, dans le cadre de Vision 2030.
















Toutes ces photos proviennent d'internet, principalement du blog Work Travel Shoot, merci!

Avant de rentrer, petite pause à Al Khobar Oasis




petit clin d'oeil français dans le cafe Bene

En ce moment le soleil se lève vers 5h... Il faut donc se réveiller vers 3h30 pour admirer le spectacle mais cà vaut le coup! Et encore plus pour Séb qui allait enfin pouvoir profiter de son cadeau d'anniversaire: une session de paragliding au-dessus d'Half Moon Bay.

Certains en ont profité pour une découverte du quad ou une ballade à cheval. Retour à la maison avant 8h mais des images plein la tête et des étoiles dans les yeux. Activités proposées par Adventure Khobar que je recommande !











Enfin, vous allez découvrir des images inédites... En France, cela nous semble tellement banal, mais ici, passer une journée à la plage, en bikini, se baigner dans la mer, ce n'est pas si commun. Grâce à un tuyau d'expat, (les bons plans se partagent), on a pu découvrir une plage privée.





Et ce matin, retour à l'école et au travail!...